Lab Rome’22 edition
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anna katharina scheidegger France Photography

Artwork title : FRAGILE WARNING LIGHTS

Photogramme sur film Ektachrome, tirage argentique contrecollée sur Dibond © 2022, 80x64cm

 

 

FRAGILE WARNING LIGHTS est une recherche en photographie sur les spécificités du phytoplancton doté de bioluminescence (notamment les Dinophytes. La bioluminescence est l’émission de lumière par des organismes vivants suite à une réaction chimique qui convertit l’énergie chimique en lumière visible. L’émission de ces flashs lumineux est due à une sorte d’accès de stress, généralement lié au remous des vagues. En posant du plancton bioluminescent sur un plan film, celui-ci est exposé uniquement par l’émission de lumière du plancton. L’instantané des flashs de lumineux et l’agitation du plancton, sont ainsi fixés dans une image, qui - en enregistrant le mouvement - capte les dégradés et crée visuellement une profondeur. Normalement, le photogramme est une pièce unique quand il est réalisé avec du papier. Pour FRAGILE WARNING LIGHTS, j’aimerais expérimenter avec des plans films, ce qui permet d’agrandir les images. À travers cet agrandissement, l’excessivement petit du plancton, nous permet une lecture autre: les images se rattachent a l’infiniment grand et soulignent l’importance de ces microorganismes. Beaucoup de facteurs qui permettent ou empêchent notre existence sont visibles au microscope, mais invisibles à l’oeil nu. Le fait que la lumière vient de l’objet et non d’une source extérieure nous montre le photogramme (avec une surface pellicule) le plus radical que possible. C’est la photographie dans sa forme la plus pure qui documente un événement dans un temps précis.

 

Le plancton marin est un des principaux supports de l’existence de notre propre espèce. Il constitue non seulement la base de la chaîne alimentaire marine, mais il capture aussi une part importante du dioxyde de carbone atmosphérique et émet de l’oxygène par photosynthèse. Ces microorganismes recouvrent seulement 1% de la masse végétale totale de la planète, mais produisent plus que la moitié de tout l’oxygène que nous respirons. Ce poumon de la planète est en danger. Depuis les années 1950, les populations de phytoplanctons ont diminué de 40%.

 

Avec ce travail, il ne s’agit pourtant pas de documenter la catastrophe, mais de montrer la beauté de ces microorganismes en déclin, qui font - via la photosynthèse - partie des plus importants producteurs d’oxygène.