Après un parcours personnel pluriel : de longues études universitaires poussant jusqu'au doctorat, une auto-entreprise en Ingénierie de projets artistiques et culturels et, en parallèle, une dizaine d'années dans l’enseignement supérieur en Arts et Design, j'ai décidé de sauter le pas et de me consacrer à ma création artistique : la peinture.

Je travaille la peinture acrylique sur toiles et développe des créations picturales autour d'une palette de couleurs naturalistes. J'explore la lumière et la profondeur en associant l'ensemble de la gamme des bleus et des ocres. En les contrastant d'une part, les poussant à leur extrême, je cherche à accentuer la perspective atmosphérique. En les dégradant progressivement d'autre part, par la technique du sfumato, j'adoucis les contours pour créer un dialogue visuel qui  joue sur la perte du regard, la perte des repères dans l’espace et le temps.

Il y a dans ces réalisations une forme de quête de l'absolue, de l'invisible, de l’indicible, de l'impalpable. Une recherche sur l'immensité des espaces, de ces territoires non perceptibles à l’œil, qui se superposent, s'interpénètrent et nous composent. En décloisonnant les limites de notre propre perception, en investissant les marges, en jouant sur les échelles, le cadrage et le hors champs, mes œuvres sont comme une invitation au voyage. Plus qu’une (re)présentation d’un lieu ou d’un paysage faisant référence à un ailleurs, c’est un appel à l’expérience du sensible au travers d'une émotion qui varie selon la nature du sujet mais également la nature de celui qui le reçoit.

Dans la série PERCEPT, il y a aussi une envie de conquête, d'appropriation des lieux. Une volonté d'abolir les frontières temporelles liées à l'activité créatrice et conduire à une nouvelle forme de contemplation où seules les impressions personnelles, l'émerveillement du premier regard, le sentiment des premiers instants comptent. Revenir au racines de soi, c’est toute la question de la Perception qui se trouve ici présentée : une opération complexe du regard et de l’esprit qui, en organisant les données sensorielles ressenties, va nous permettre de faire l'expérience du vivant et de « l'être vivant ».