Louis Biron France Sculpture

L’Homme éprouve une profonde fascination envers la Nature, sujet d’inspiration, de culte, et d’obsession scientifique. Tous deux entretiennent une relation complexe et entremêlée, sujet mythique cristallisé par des attitudes orphiques et prométhéennes. Dans le contexte actuel de crise environnementale mondiale, il est nécessaire de repenser notre manière d’interagir avec la Nature. L’art est une manière de nous réunir au vivant, il matérialise un dialogue désintéressé et permet de véhiculer une perception esthétique, reniant l’utilitarisme au profit de l’émerveillement, nous amenant ainsi sur le chemin de la contemplation. Pourtant, dans un monde de villes et de mégalopoles où la Nature est rarement accessible autrement que par la représentation que l’on s’en fait, je questionne aujourd’hui  son efficacité face à l’urgence de notre situation. Si l’art doit être une réponse au défi de l’écologie, il lui faut repenser ses processus de création consistant  à appliquer à la matière ce qui lui vient de l’esprit, au profit d’un système inclusif à la Nature, capable de retransmettre fidèlement son expérience et sa perception. Pour aller à la rencontre du vivant, j’imagine des processus collaboratifs dont la co-production serait l’interprète d’un nouveau monde. 

 

Aujourd'hui les théories d’effondrement de notre civilisation n’ont jamais été aussi plausibles, la collection FOSSILE interroge notre époque sur l’absurdité de notre industrie en imaginant l’héritage que nous allons laisser aux futures générations. FOSSILE donne à la nature l’occasion de nous livrer son interprétation de nos objets de grande consommation et de dénoncer leurs absurdités. À cette occasion, FOSSILE nous livre l’empreinte naturelle de notre bouteille d’eau en plastique. Une bouteille aux formes organiques, dont l’hybridité se traduit par un jeu de lignes vacillant entre figuration et abstraction , renvoyant simultanément à ce qu’elle a été et ce qu’elle est devenue. Un objet dénaturé re-questionnant la pertinence de son origine,  ne répondant plus intentionnellement au besoin primaire, dénonçant le règne de l’utilitarisme et la préciosité de la ressource. Une forme semi-humaine, produit d’un système vivant symbiotique, abolissant les frontières entre le monde naturel et humain et marquant le début d’une co-évolution.

 

La collection FOSSILE présente la sculpture 1,5 litres, nommée en hommage à sa contenance perdue. Sa réalisation a nécessité l’intervention de 5 vers de terre  durant 30 jours dans un vivarium comprenant 200 g de substrat et 31,5 g de nourriture. L’ensemble à  été maintenu à une température avoisinant les 19 °C et une humidité proche des  75 %.

 

Bronze jaune, patine blanche, 322 x 81 mm. Œuvre unique, signé et numéroté. Tous les procédés mis en place respectent le vivant et favorisent le travail d’artisan d’art de proximité.